Hervé Mauguen (1885-1916) – le dernier des 3 frères
Hervé Mauguen perd la vie le 15 septembre 1916, deux ans jour pour jour après son frère aîné, François, et 17 mois après son plus jeune frère, Yves. Né le 6 avril 1885, au lieu-dit Talagroas, Kergoat en Quéménéven, Hervé est le troisième garçon de François, bedeau et de Marie Françoise Le Bihan.
Cheveux châtains, les yeux bleus, il mesure 1,69m et a un niveau d’instruction de fin d’école primaire.
Il effectue son service militaire au 118e régiment d’infanterie de Quimper du 6 octobre 1906 au 25 septembre 1908, et reçoit un certificat de bonne conduite (matricule 3059 au recrutement de Brest-Châteaulin).
De 1909 à 1914, il travaille à Paris comme terrassier. Le 8 janvier 1912, il épouse Marie Louise Louboutin, à Quéménéven. Leur fille Louise naît en octobre 1912
Mobilisé le 2 août 1914 au régiment d’infanterie de Quimper, il passe au 87e régiment d’infanterie le 24 décembre 1914, régiment de l’Aisne dont le cantonnement a été déplacé à Quimper.
Hervé est « tué à l’ennemi », deux ans jour pour jour après son frère aîné, le 15 septembre 1916, à 31 ans, à Belloy-en-Santerre, dans la Somme. Il est alors soldat dans la 6e compagnie du 87e régiment d’infanterie.
Dans la Somme
Après deux semaines de repos, le 26 août 1916, le 87e RI remonte au front et relève le 6e RIC dans le secteur de Belloy-en-Santerre, dans la Somme. Il aménage les tranchées : parallèles de départ, création de boyaux et de sapes. Le 29 août, le travail est ralenti par un violent orage qui inonde les abris et transforme les boyaux en torrents de boue.
Pendant cette période, les pertes sont faibles mais quotidiennes.
Après un repos du 2 au 5 septembre, le régiment remonte en ligne et occupe jusqu’au 13 septembre les tranchées entre Belloy et Asservillers.
Dans la nuit du 14 au 15 septembre, le 87ème RI relève le 404e RI. La 6ème compagnie, à laquelle appartient Hervé Mauguen, occupe la tranchée de Damloup. Un assaut est prévu le 15 septembre. L’ordre du corps d’armée pour le 15 septembre est ainsi conçu : « la 4e D.I. cherchera à occuper la tranchée Marchal et les abords ouest de 338. La 3e D.I en dehors de son attaque sur la tranchée de Tahure cherchera à prendre possession du point 338 et de la tranchée à l’est (une section au maximum) en liaison avec la 4e D.I. »
Le 87e RI appuie le 51e RI en plaçant une section de mitrailleuse dans la tranchée des Hures et une section de mitrailleuse dans la tranchée de Damloup, ainsi qu’un canon de 37 dans les bois de Damloup pour battre la coupure de la grande route.
L’attaque était fixée à 15h45. Mais le 18e bataillon de chasseurs qui a reçu un autre objectif n’attaque pas la tranchée prévue. Les grenadiers de la 7e Cie progressent néanmoins à coups de grenade dans le boyau des éparges. Les Allemands contre-attaquent à la grenade dans la tranchée de Damloup – où se trouve la 6ème compagnie de Hervé Mauguen – et sont finalement repoussés par les grenadiers de la 6e Cie.
Une nouvelle contre-attaque se déroule dans la soirée après une forte préparation d’artillerie, qui échoue elle aussi.
Les pertes côté français sont sérieuses : 1 sous-officier tué et 8 sous-officiers blessés, 20 hommes tués dont Hervé Mauguen, 90 hommes blessés et 2 disparus.
Après son décès
Hervé Mauguen est inhumé dans la nécropole nationale de Lihons, Somme, tombe 1873. Son décès est retranscrit le 26 février 1917 à la mairie de Quéménéven
La nécropole de Lihons regroupe les restes de 6581 soldats français et 6 britanniques, exhumés des cimetières communaux de la Somme, dont 4949 en tombes individuelles.
Sources
Etat-civil de Quéménéven
Fiche matricule, AD du Finistère (1R-1345 – 1905)
Site Mémoire des Hommes : Sa fiche sur la base des Morts pour la France, JMO du 87e RI et de la 6e brigade d’infanterie