Jacques Autret (1887 – 1916) – du 318e au 219e régiment d’infanterie

autretJacques Autret naît le 26 octobre 1887, à Kerfeunteun. Il est le fils de Jean et Marie-Jeanne Bernard.

Cheveux châtains, yeux roux, il est de taille moyenne (1,64m) et a un niveau d’instruction de fin d’école primaire. Avant son service militaire, il est sabotier à Kerfeunteun.

Il effectue son service militaire au 64e régiment d’infanterie du 8 octobre 1908 au 25 septembre 1910, et reçoit un certificat de bonne conduite (matricule 3169 au recrutement de Quimper). 

Le 22 septembre 1913, il épouse, à Quéménéven, Philomène Cuzon, âgée de 23 ans. Leur fils naît un an plus tard, le 13 octobre 1914, alors que la guerre fait rage depuis plus de deux mois.

Pendant la guerre

Jacques Autret est mobilisé le 3 août 1914 au 318e régiment d’infanterie de Quimper, régiment presque uniquement composé d’éléments recrutés dans le sud Finistère.

D’abord affecté à la réserve générale du camp retranché de Paris, puis appelé fin août 1914 dans le secteur d’Arras, le 318e RI prend ensuite part à la bataille de la Marne.

L’année 1915 et le 1er trimestre 1916 se passent à occuper des secteurs de tranchées, au nord-est et nord-ouest de Compiègne. En avril-mai 1916, séjours et instruction en cantonnements se succèdent.

Le 15 juin 1916, le régiment, alors cantonné dans la Somme, est dissous et ses deux bataillons vont former le 3e bataillon des 219e RI et 262e RI. Jacques Autret est dans le bataillon qui rejoint le 219e RI.

Il perd la vie le 25 juillet 1916 à 25 ans, « tué à l’ennemi », près de Foucaucourt-en-Santerre, dans la Somme. Il est alors soldat dans la 23e compagnie du 219e régiment d’infanterie de Brest.

La photo ci-dessous, sur laquelle figure Jacques Autret (à droite 1er rang, presque de profil) est sans doute prise avant juin 1916. Les soldats portent encore au col le numéro du 318e RI.

318eRI

318e RI – Les gars de Kerfeunteun – Jacques Autret, debout dans la tranchée à gauche, la main dans la poche (coll. JJ Autret)

Circonstances de son décès

Le 28 juin, le 219e RI monte, depuis Harbonnières, dans le secteur d’où il doit partir à l’assaut des tranchées allemandes. C’est le début de la bataille de la Somme.

Après l’assaut des premiers jours de juillet 1916, la 61e division est relevée dans la nuit du 3 au 4 juillet. Le 219e bivouaque jusqu’au 10 juillet au ravin des Cuisines. Il est alors relevé. Du 15 au 20 juillet 1916, on le retrouve au ravin des Cuisines, en réserve.

Le 21 juillet 1916, le 219e remonte en ligne, chargé d’organiser une nouvelle position de départ.

La 23e compagnie, à laquelle appartient Jacques Autret, est postée en 1ère ligne dans les tranchées de la route d’Estrées, dans lesquelles elle réalise des travaux  d’aménagement et de défense. 

Le 21 juillet, vers 21h, le front de la 23e compagnie subit des tirs d’artillerie ennemie assez violents, qui se répètent le lendemain, causant la mort d’une dizaine de soldats et l’évacuation d’une quarantaine d’autres.

Les jours suivants, les positions subissent des bombardements et des fusillades.

Le 25 juillet, il est noté sur le Journal de Marche du régiment que la journée est assez calme avec une faible activité de l’artillerie ennemie. Les troupes effectuent les mêmes travaux que les jours précédents. De 21h à 23h, les positions subissent des tirs assez intenses (présences d’obus lacrymogènes). Pour la journée du 25 juillet, on déplore 13 tués dont 9 de la 23e Cie parmi lesquels Jacques Autret et 16 blessés dont 5 de la 23e Cie.

Tranchée allemande près de Longueval. source wikimedia

La bataille de la Somme figure parmi les plus terribles moments de la Première Guerre mondiale, aussi tragique que la bataille de Verdun : de juillet à novembre 1916, elle fit, toutes nationalités confondues, plus d’un million de morts, de blessés et de disparus. Au cours des premières semaines de combat, les efforts répétés des troupes françaises et britanniques parviennent à faire reculer les troupes allemandes mais sans véritables conséquences majeures. À partir de la mi-juillet, la stratégie cherchant une poussée décisive est abandonnée au profit d’une guerre d’usure dans laquelle se succèdent les assauts de grignotage. À la fin novembre, face à l’épuisement des troupes et aux intempéries qui gênent considérablement l’évolution des hommes et le transport du matériel, le commandement allié cesse les opérations.

Route de Pozières, août 1916 – source wikimedia

Après son décès

Jacques Autret est inhumé dans la Nécropole Nationale de Maucourt, dans la Somme, tombe 136, avec 5 272 soldats français, dont 3768 en tombe individuelle.

Son décès est transcrit à la mairie de Quéménéven le 30 décembre 1916.


Sources :

Registres d’état-civil de Quéménéven

Fiche matricule, AD du Finistère (1R-1388 – 1907)

Site Mémoire des Hommes : Base des morts pour la France, JMO du 219e RI, Historiques des 318e RI et du 219e RI

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8 réponses

  1. Françoise Le Duff dit :

    Bonjour,

    Vos informations sur le 318 eme Ri m’ont vivement intéressée. Mon grand père paternel, jean Le Noaćh ( né à Landrévarzec) décédé à Manheim en Allemagne à l’hôpital du camp des prisonniers de guerre, en faisait partie. La famille n’a plus eu de nouvelles de lui après le 12 septembre 1915, date à laquelle il a adressé une photo à sa famille.
    En septembre dernier, mon frère et moi, nous sommes allés sur sa tombe, à la nécropole des prisonniers de guerre de Sarrebourg, ce fut un moment émouvant
    Cordialement
    Françoise Le Duff

  2. yveline le grand dit :

    Bonjour,
    Il y a un Yves Le Noach, né à Landrévarzec, parmi les soldats de Quéménéven morts pour la France. Sauriez-vous s’il était apparenté à votre grand-père ? Merci,
    Yveline Le Grand

  3. Jacques Chevalier dit :

    mon grand-père Sergent Christophe né en 1885 à Gouesnach, classe 1905 a été rappelé le 3 Aout 1914 au 118°,et versé au 318° qui sera dissous en juin 1916 et versé au 219° R.I , il participa à la bataille de Pinon 27/28 mai 1918, où la bravoure des soldats Bretons sera sacralisé par le discours à l’assemblé par Georges Clemenceau le 4 Juin 1918.Mon grand-père sera fait prisonnier et envoyé en Allemagne au camp de Friedrishfeld., je recherche des descendants de cette dure bataille

  4. Jean-Claude Dambiel dit :

    Bonjour,
    Je viens vers vous, suite à la découverte de ce site. J’ai un membre de ma famille, Pierre Gabriel Guillaume Dambiel, né à Gouesnach le 28 janvier 1886, qui était sergent d’active au 118°RI lors de la mobilisation. Il s’est uni par le mariage avec Anne Marie Lemeur, à Gouesnach le 26 juillet 1914. Il a été affecté à l’encadrement du 318° RI lors de sa mise sur pied le 2 août 1914 à Quimper. Il faisait partie des 10 officiers et 20 sous-officiers du 118° en charge de la création du 318°. Etant tous les deux natifs de Gouesnach, il est probable qu’il connaissait votre grand père Sergent Christophe. Le 8 août, Pierre Gabriel Guillaume et son bataillon rejoignent les premiers éléments du 318° au front ayant gagné le front dès le 5 août 1914. Tous les deux et les autres fantassins du 318° Combattront dès le 25 août près d’Arras (baptême du feu) puis Bapaume, puis l’Ourcq, la Marne, l’Aisne et la Somme dés le printemps 1916. Le 15 juin 1916, à Vauvillers, le 318°RI est dissous. Le chemin de ces deux Poilus se sépare, toutefois, ils combattront ensemble lors de la Bataille de la Somme. Votre grand-père est affecté au 219°RI et Pierre Gabriel Guillaume Dambiel en qualité d’adjudant-chef au 262°RI (4° Bat, 14° Cie). Ces deux régiments combattent cote à cote. Quinze jours après son affectation, Pierre Gabriel Guillaume est blessé (par éclat d’obus) puis il sera porté disparu lors des combats d’
    Estrée-Déniécourt (Somme) le 31 août 1916. Son corps sera retrouvé par la suite. Il est inhumé dans la nécropole nationale de Maucourt (Somme, tombe 3070). Il est titulaire de la Médaille militaire et de la Croix de Guerre (1914/16). Je ne possède pas plus d’informations concernant le 318° ainsi que pour le 118° et le 262°RI. Si toutefois, vous disposez d’autres éléments, dont des photos, je suis intéressé.
    Toutes mes félicitations et encouragements pour les auteurs de ce site et ceux qui le font vivre. Bel exemple de devoir de mémoire pour les générations actuelles et à venir.
    Bien cordialement

  5. Chevalier dit :

    bonjour

  6. Chevalier dit :

    bonjour,
    oui , je pense qu’ils ont du se connaitre, étant de Gouesnach tous les deux, mon grand-Père était marié avec Marie Anne Biger, qui je pense etait cousine avec Anne Marie Lemeur, ( sa mère Marie Jeanne Biger) .Je n’ai pas de photos de celui-ci , sur le chtimiste, j’ai bien trouvé des photos du 318° R.I , mais comment le reconnaitre.
    bien cordialement
    Jacques Chevalier

  7. chevalier dit :

    ils se sont certainement connus, lui aussi a fait parti du 318 eme R.I de Quimper, il etait marié avec Marie Anne Biger, à l’époque de la mobilisation il habitait à Paris . le 318éme à été dissous en Juin 1916, il fut versé au 219 éme R.I il fut fait prisonnier le 27/28 Mai 1918, il sera libéré en dec 1918
    bien cordialement

  8. Jean-Claude Dambiel dit :

    Bonjour,
    Je vous remercie pour cette information concernant Anne Marie Lemeur. Je souhaitera avoir plus d’informations. Pouvons nous contacter en dehors du site?
    Bien cordialement
    Jean-Claude Dambiel