Guillaume Coffec (1887-1917) – dans la Somme

Guillaume Marie Coffec naît le 10 mai 1887 à Pennahars en Cast. Il est le sixième des neuf enfants de Jean et de Anne Milin.

Cheveux châtains, yeux bruns, il est de petite taille (1,56m) et sait lire et écrire.

Incorporé au 94e régiment d’infanterie, le 6 octobre 1908, il effectue son service militaire jusqu’en septembre 1910 et reçoit un certificat de bonne conduite (matricule 874 au recrutement de Brest-Châteaulin).

En 1911, il est domestique chez Pouliquen, à Kermenguy, Quéménéven. Il a alors 24 ans. Le 2 juin 1912, il épouse Marie Anne Gille. Le couple s’installe au bourg. En mars 1913, Guillaume Coffec travaille à Paris. Deux enfants naîtront, Joseph en octobre 1913 et Anne un an plus tard, alors que son père est déjà parti à la guerre.

Mobilisé le 4 août 1914 au 71e régiment d’infanterie de St Brieuc, il part au front le 10 août après avoir été blessé le 8 sans être évacué.

Evacué blessé le 17 mars 1917, il meurt le lendemain des suites de ses blessures à l’hôpital d’évacuation d’Hargicourt dans la Somme. Guillaume Coffec appartenait alors à la 3e compagnie de mitrailleuses du 71e régiment d’infanterie de St Brieuc.

Mars 1917, secteur de Montdidier

Le 71e RI arrive le 1er mars au nord-ouest de Montdidier dans la Somme. Le 1er bataillon est mis à la disposition du service routier (entretien des routes, extraction de pierres). Le 2ème bataillon aménage le secteur d’attaque dévolu au 71e (secteur de Popincourt) : construction des boyaux, construction d’un PC). La 9ème compagnie transporte des bombes en 1ère ligne. Le temps est froid et pluvieux, les éboulements continuels rendent périlleux les travaux en cours.

Le secteur de Popincourt dans la Somme où était le 71e RI à la mi-mars 1917

Le secteur de Popincourt dans la Somme où était le 71e RI à la mi-mars 1917

Le 12 mars, le régiment reçoit l’ordre de se préparer à attaquer : les travaux d’aménagement concernent alors l’aménagement des 1ère et 2ème lignes en parallèles de départ (préparation de l’assaut).

Le 15 mars, toute la journée, l’artillerie française bombarde les 1ères lignes allemandes. Les avions signalent le départ des batteries ennemies. L’ordre est alors donné au 3ème bataillon d’effectuer une reconnaissance dans les lignes allemandes. La 9ème compagnie et un peloton de la 3ème compagnie de mitrailleurs (à laquelle appartient Guillaume Coffec) déclenchent le mouvement en avant, et occupent une portion des tranchées  de 1ère ligne ennemies. « il est à remarquer que ce brusque déclenchement n’a pas permis au 3ème bataillon déjà en ligne depuis deux jours de recevoir des vivres d’attaque ni des munitions » peut-on lire dans le JMO du régiment

Le 17 mars, le régiment continue sa progression sur Roiglise. Il est arrêté aux abords de Champien par une compagnie allemande et deux mitrailleuses. En fin de journée, grâce à la liaison téléphonique établie entre le régiment et le groupe d’artillerie qui l’accompagne, des tirs de 75 sont dirigés vers Champien qui permettent au 71e RI de s’emparer du village. Ce jour-là 16 soldats, dont Guillaume Coffec, sont gravement blessés, évacués sur l’HOE d’Hargicourt le lendemain.

Un coup de feu dans la joue gauche lui a emporté une partie du visage. Il meurt le 18 mars des suites de ses blessures.

L’HOE n°18 d’Hargicourt, Somme

hargicourt

L’hôpital d’évacuation d’Hargicourt a connu un employé particulier. Paul Eluard est affecté à l’HOE n°18 d’Hargicourt dans la Somme le 23 juin 1916, « Depuis deux jours, nous avons reçu et évacué plus de trois mille blessés. […] Tous ces pauvres hommes sont couverts d’une carapace de boue et de sang », écrit-il alors à sa mère. « C’est très pénible de se sentir à l’abri tandis que d’autres, si près, se font massacrer. On pense à toute la misère qui est si proche », griffonne-t-il à Mme Grindel en juillet 1916. Il cherchera alors à intégrer une unité combattante.

Pour en savoir plus sur Paul Eluard dans la guerre : http://www.historia.fr/mensuel/742/un-poilu-pacifiste-01-10-2008-49946

Après son décès

Coll. famille Coffec-Cornic

Le décès de Guillaume Coffec est retranscrit le 11 juin 1917 à la mairie de Quéménéven.

Il est inhumé dans la nécropole nationale de Montdidier, Somme, tombe n°5554. Cette nécropole a été créée en 1924, et regroupe les corps exhumés des cimetières de la Somme. 7432 morts y sont inhumés dont 5815 en tombe individuelle.

Source Chemins de Mémoire

Citations

Cité à l’ordre du régiment le 23 août 1916 :

« Au front depuis le début de la campagne (..). N’a jamais cessé de donner l’exemple du courage et de la belle attitude au feu. Soldat très discipliné. Croix de guerre »

Cité à l’ordre de la Division, le 13 août 1919

« Soldat très dévoué et très brave au feu ; a pris part avec le régiment à de nombreux engagements au cours desquels il a fait preuve d’initiative et de sang-froid. Mortellement frappé le 17 mars 1917 à son poste de combat ».


Sources

Registres d’état-civil de Quéménéven

Fiche matricule, AD du Finistère (1R-1380 – 1907)

Site Mémoire des Hommes : Sa fiche sur la base des morts pour la France, JMO du 71e RI, JMO du service de santé du 71e RI, JMO des brancardiers de la 19e division

Historique du 71e RI sur la BDIC

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1 réponse

  1. Brochard dit :

    Je recherche la sépulture de mon grand’oncle …tué à l’ennemi le 30 mars 1918 (80)…lors du combat de Mesnil St-Georges dans la Somme
    Il était Cavalier au 9e.RD. (cavalerie/A.B.C – RD Régiment des Dragons.
    Il s’appelait DESHAYS Victor François Marie, il était né le 3.1.1890 à St Aaron – côtes d’Armor.
    Je me suis rendue à Mesnil St-Georges, monsieur le maire n’a pas trouvé de traces de son nom,
    de son décès sur sa commune…
    Il est inscrit sur le monument aux morts de Pont à Mousson où il habitait
    Il est inscrit sur la plaque commémorative de l’Eglise St-Laurent à Pont à Mousson
    Il est inscrit dans le livre d’or du ministère des pensions. Il a la médaille médaille et une citation.
    Où est-il enterré ???
    J’aimerais savoir s’il est dans la nécropole de Montdidier ou une autre dans les environs de Mesnil
    St-Georges.
    Avec mes remerciements
    Mme Annick Brochard

    J’écris à tous les sites que je trouve